jeudi 30 octobre 2008

Derniers fragments d'un long voyage

de Christiane Singer

Elle écrit :

"A un sculpteur qui s'étonne de mon optimisme, je réponds : "Merci pour vos lignes ; oui, le pessimisme m'ennuie à mourir. Il croit si bêtement que ce qui a été va se répéter. Peut-on imaginer plus d'incapacité créatrice que cette attitude-là dont je ne serai jamais adepte".

On vient de lui annoncer qu'elle n'a plus que six mois à vivre...

dimanche 26 octobre 2008

Derniers beaux jours



Etonnement devant la générosité de la nature qui s'ingénie à prolonger ces derniers beaux jours

samedi 25 octobre 2008

Lexilogos



Ce site est très intéressant.

dimanche 31 août 2008

What a wonderful world

Juste écouter !

Mongolie

Magnifique voyage en Mongolie grâce à l'équipe de Laurent Bignolas et de ce remarquable "Faut pas rêver" diffusé vendredi sur la 3. Enfants rieurs, courses de chevaux, train reliant la Russie à la Chine, nomades dans ces immenses steppes sans arbres, une femme médecin exceptionnelle, des "ninjas" d'une pauvreté extrème recherchant de l'or dans d'anciennes mines abandonnées...
La beauté et la misère de cet immense pays étaient suggérées avec élégance.
Grande émotion devant la vitalité du petit moine de 8 ans orphelin recevant quelques pièces des touristes de passage et offrant à ses petits camarades des bouteilles de soda, leur sourire joyeux...
De nombreux nomades ont été obligés de se sédentariser après les périodes récentes de grand froid suivies de grande sécheresse et se sont installés tout autour d'Oulan-Bator qui réunit un tiers de la population, la plupart vivant misérablement.
Mais oscillant toujours entre le sublime et le pire le film n'a pas sombré dans le misérabilisme et c'est ce qui en fait toute la beauté, le spectateur comprend et a envie de mieux découvrir ce pays.
J'ai appris le sens du mot "Ovoo" (petit clin d'oeil à l'écrivain Frédérick Clément), ce rite qui consiste à lancer des pierres protectrices jusqu'à obtenir des tas qui s'élèvent vers le ciel et dont on fait trois fois le tour en pélerinage.
Beauté du chant diphonique...

lundi 25 août 2008

Vieux outils

 


Cette photo me laisse rêveuse. Passé, métiers oubliés.
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jeudi 14 août 2008

Terres lointaines



Tableau arrivé directement dans ma boîte mail et envoyé par une très sympathique lectrice qui tient ses promesses et qui m'a donné quelques impressions de voyage en partage. L'image de cet article est rétrécie par rapport à l'original que j'ai pu admirer en son entier. On aperçoit cependant la maison bleue et tous ces personnages qui l'entourent et ces couleurs qui vont du marron au rouge profond.

Ici, en ce mois d'août, il fait gris et froid mais l'art illumine tout.

Appris en circulant sur le net que Christophe Colomb était enterré à Saint Domingue, je ne le savais pas. Pensé à la colonisation que l'on ne peut plus envisager de la même manière depuis que nous connaissons le sort fait aux autochtones.

Comment font ces artistes pour faire loger autant de personnages dans l'espace réduit du tableau ? Que nous disent-ils ?

lundi 11 août 2008

Albert Camus



« J’ai résumé l’Etranger, il y a très longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort. Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple, il refuse de mentir. Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi, c’est surtout dire plus que ce qui est et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus qu’on ne sent. C’est ce que nous faisons tous, tous les jours, pour simplifier la vie. Meursault, contrairement aux apparences, ne veut pas simplifier la vie. Il dit ce qu’il est, il refuse de masquer ses sentiments et aussitôt la société se sent menacée. On lui demande par exemple de dire qu’il regrette son crime, selon la formule consacrée. Il répond qu’il éprouve à cet égard plus d’ennui que de regret véritable. Et cette nuance le condamne.
Meursault pour moi n’est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d’ombre. Loin d’être privé de toute sensibilité, une passion profonde, parce que tenace, l’anime, la passion de l’absolu et de la vérité. Il s’agit d’une vérité encore négative, la vérité d’être et de sentir, mais sans laquelle nulle conquête sur soi ne sera jamais possible. On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans l’Etranger l’histoire d’un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité. »
Albert Camus. Préface à l’édition américaine.

Ce texte est lumineux et j’avais besoin de le relire. Je suis allée sur la tombe de Camus à Lourmarin et je l’ai trouvée belle avec ses lavandes qui poussent partout. Combien d’hommes cet homme a-t-il aidé à vivre ?

jeudi 7 août 2008

Sur les chemins de Sainte Victoire



Belle promenade dans mon fauteuil en compagnie de Jacqueline de Romilly qui m'a fait parcourir les sentiers de Sainte Victoire. Elle connaît la montagne par coeur, et elle vit à ses pieds. Elle en connaît les saisons, les fleurs, les détours, les odeurs, les couleurs, l'ascension heureuse.
Ce livre exprime la joie de vivre et d'aimer passionnément un lieu. J'ai découvert derrière l'érudite qui a consacré sa vie à l'étude des penseurs grecs, une femme libre, joyeuse et humaine et je la remercie de m'avoir fait partager son amour pour ce superbe joyau que je n'ai fait qu'entrevoir.
J'ai aimé ce passage :
" La solitude est parfois dure à supporter ; elle comporte des coups de cafard, à l'heure où le soleil se couche et où commence une soirée vide. Mais elle dispense tant de joies ! Se lever très tôt à l'aurore et s'en aller, à son gré, à son heure, c'est déjà une joie. Sentir avec intensité tout ce que l'on ressent, parce que l'on s'y donne en entier, c'est une richesse de plus. Poursuivre un même problème, âprement, de toute son attention, et déjeuner à trois heures s'il le faut, c'est une force. Aussi ai-je parfois tendance à penser que - sauf exceptions, naturellement - dans nos vies d'ici-bas, tous les lots sont équivalents. Je veux dire par là qu'un mari, un amant, des enfants sont des sources de hautes joies, mais entraînent aussi des soucis, des inquiétudes pour eux ou à cause d'eux, des espoirs parfois trompés, des déceptions, des absences. Celui qui n'a pas les joies n'a pas non plus les soucis. et, libres d'eux, il peut découvrir, s'il sait y parvenir, d'autres plaisirs sans prix, qui n'appartiennent qu'à lui. La solitude, on peut aussi l'appeler liberté : il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre."

Ce texte peut sembler évoquer un univers un peu austère mais la tension vers l'absolu manifestée dans le livre l'éclaire d'une généreuse couleur.

lundi 4 août 2008

Eblouissement



Emotion esthétique très forte en découvrant au détour de la route qui conduit à la montagne cette merveille naturelle.
J'ai compris la fascination de Cézanne dont j'avais eu la chance de voir les représentations de la Sainte-Victoire exposées au Musée Granet l'année dernière.
Je vais lire "Sur les chemins de la Sainte Victoire" de Jacqueline de Romilly.

Autre lien

samedi 2 août 2008

Un pedigree



Magnifique photo de René Maltête (www.maltete.com) pour ce très beau récit autobiographique de l'enfance et de l'adolescence de Patrick Modiano "chien sans pedigree" comme il le dit de lui. Mère absente de tournages de films en scènes de théâtre, père présent les dimanches accompagnés de drôles de personnages et occupé à des affaires toujours un peu louches, pensionnats stricts et sans vie, et toujours la petite musique présente dans chaque livre. Le texte a l'air simple mais m'a marquée de manière indélébile et permet de se rapprocher un peu de ce grand artiste.
Lu également "Dora Bruder" : incontournable.

jeudi 3 juillet 2008

Besoin de Beauté

 


Une annonciation de Lippi.

A lire et à regarder : L'Annonciation Italienne de Daniel Arasse et tous les livres sur la peinture de cet auteur.
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mercredi 2 juillet 2008



Pourquoi n'y-a-t-il plus de possibilité de lutte sociale contre les injustices criantes que génère le libéralisme ? Comment est-on passé des idées révolutionnaires de 68 à l'abattement et au désenchantement devant ce qui paraît irrémédiable ? C'est ce qu'explique ce livre intelligent et passionnant qui résume exactement la manière dont j'ai vécu cette décennie perdant toute illusion sur la possibilité d'agir et de résister et le regrettant amèrement.
A lire, vraiment.

mercredi 25 juin 2008

Société de consommation

 


J'aime l'animation des centres, le plaisir des acheteurs, l'excitation de ces journées, les couleurs des objets... Je n'achète rien, jamais, mais je regarde et m'imprègne de sensations amusantes.
A relire, "Les choses" de Pérec, je ne l'ai pas relu depuis longtemps.
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mardi 24 juin 2008

Passé



Il arrive aussi qu'un soir, à cause du regard attentif de quelqu'un, on éprouve le besoin de lui transmettre,mais tout simplement quelques-uns de ces détails disparates, reliés par un fil invisible qui menace de se rompre et que l'on appelle le cours d'une vie.
Voyage de Noces. Patrick Modiano

dimanche 15 juin 2008

La Ronde de Nuit

Rencontre avec des monstres dans « La Ronde de Nuit » de Patrick Modiano. Les quartiers chics de Paris sous l’Occupation sont investis par la Gestapo Française avec à sa tête Le Khédive et Philibert.
Le narrateur a vingt ans, il sacrifie son âme au Diable, aux côtés d’industriels, de truands, de personnages du spectacle, de femmes faciles, d’assassins qui torturent et tuent dans les locaux du 3, bis square Cimarosa. Pillant les appartements des juifs arrêtés, trafiquants d’œuvres d’art, investissant le cœur de la ville occupée ils font leurs monstrueux trafics sous l’œil désabusé et complice du narrateur. « On pensera peut-être que je manque d’idéal. J’avais au départ une grande fraîcheur d’âme. Cela se perd en cours de route. »
Chargé sous le pseudonyme de « Swing Troubadour » pour les monstres et de « Lamballe » pour les résistants, d’infiltrer un réseau, il est entre les deux mondes. Les résistants lui demandent à leur tour d’infiltrer le milieu des truands. « Je compte sur vous, Lamballe. Vous nous renseignerez sur ces gangsters. » J’aurais voulu prendre parti mais le « Réseau des Chevaliers de l’Ombre » comme la « Société Intercommerciale de Paris-Berlin-Monte-Carlo » m’étaient indifférents. Quelques maniaques me faisaient subir des pressions contradictoires et me harcèleraient jusqu’à ce que je meure d’épuisement (…) L’époque où nous vivions exigeait des qualités exceptionnelles dans l’héroïsme ou dans le crime. (…) Oui, il y avait une odeur de pourriture dans l’air. »
Il n’a plus pour souvenir de l’innocence que deux pauvres êtres, un aveugle et une enfant qu’il doit protéger de la barbarie et sa mère qu’il sait en sûreté en Suisse et pour laquelle il dit : « Maître chanteur, gouape, donneuse, assassin peut-être mais fils exemplaire. C’était ma seule consolation ».
Ses déambulations dans la capitale se font au rythme de textes de mélodies populaires insérés dans le roman dont la chanson « Swing Troubadour » de Charles Trenet.
Je n’aurai rien compris à ce texte si je n’avais pas vu le film « 93, rue Lauriston » de Denys Granier Deferre. Il raconte l’histoire d’Henri Lafont (le Khédive dans le texte de Modiano) et de Pierre Bonny (Phillibert). Je vous conseille de visiter les liens et de liens en liens vous découvrirez, si vous ne la connaissiez pas, une histoire dans l’Histoire, monstrueuse et qu’il est bon de faire connaître. J’ai aussi appris que la Légion Nord Africaine créée par Laffont avait sévi dans la région Limousin et que 3 sections avaient combattu les maquis Limousin, exécutant entre autres les 26 otages de Brantôme en Dordogne.

Le lien vers le site : Le réseau Modiano ne fonctionnant pas tapez : réseau Modiano sous Google

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Lafont

vendredi 13 juin 2008

Courtisane sacrée



Corinne Sauffier est une poétesse, son livre "Courtisane sacrée" mêle les légendes et l'histoire grecques, et le récit en prose et en poésie d'un Amour, le grand et le seul Amour, le "Maître" qu'elle a aimé et qui a disparu, celui pour qui, comme Aspasie maîtresse de Périclès, elle dresse un magnifique sanctuaire de mots.
Corinne est aussi une amie et collègue de travail et nos rencontres, au cours des corrections d'examens sont toujours chaleureuses.
Je vous conseille vivement la lecture de ce texte précieux.

samedi 7 juin 2008

Exposition de peintres Haïtiens



 


L'association enfance Arc en Ciel expose au Pavillon du Verdurier des tableaux de peintres haïtiens. La vente des oeuvres exposées permet d'aider les enfants des écoles de Découzé, de Thomassin, la crèche de M.Tirésias en Haïti. Elle envoie des containers rassemblant des vêtements, des livres scolairesn des jouets, des lits.
Elle participe aussi à des opérations au Burkina Faso, au Vietnam...
Ces tableaux sont magnifiques et vous pouvez encore voir l'exposition demain dimanche 8 juin au Pavillon du Verdurier, Place Saint-Pierre.
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vendredi 6 juin 2008

Très beau spectacle



Spectacle d'une grande qualité :
Au programme :
Vivaldi : Concerto pour deux fûtes traversières en do majeur RV 533
Telemann : Concerto pour alto en sol majeur
Bach : sonate pour violon et basse continue en sol majeur BWV1021
Bach : Suite en si mineur pour flûte traversière BWV1067
Vivaldi : Concerto grosso pour deux violons opus 3 n°8 en la mineur

C'était un excellent programme qui a réuni une cinquantaine de personnes dans la Chapelle d'Ozanam.
L'Ensemble est à Saint-Laurent Sur Gorre demain, et à Saint-Maurice-les-Brousses dimanche.
Avis aux amateurs. J'attends le disque avec impatience !!!

mardi 3 juin 2008

Huit femmes de François Ozon

Que ces huit femmes sont belles... Vu le film 4 fois et me laisse toujours piéger par la fin et l'interprétation de la chanson de Nicoletta par Fanny Ardant qui est divine.

mercredi 28 mai 2008

Ensemble Polymnie

Dates et horaires des concerts de juin 2008

Vendredi 6 juin à 20h30 à limoges (Chapelle du collège Ozanam). Concert gratuit.
Samedi 7 juin à 20h30 à Saint-Laurent-sur-Gorre
Dimanche 8 juin à 18h30 à saint-Maurice-les-Brousses.

Oeuvres de Bach, Telemann, Vivaldi

Direction : Marie-Monique Popesco

avec le concours de Marie Pierre Fourcade, flûte traversière.

De belles soirées en perspective !

"Chagrin d'école"

Lire les essais de Pennac sur l’école me donne toujours l’impression d’être inspectée par un bon inspecteur ! Je trouve toujours des idées de cours et surtout des manières d’enseigner plus humaines et je me sens toujours coupable de ne pas être la bonne enseignante qui lui ressemblerait ! « Chagrin d’école » raconte son enfance de cancre et la douleur de l’être… Toutes les tactiques des « cancres » y sont recensées et j’y vois clairement les méthodes de mes petits cancres pour passer le temps scolaire et surnager dans toutes ces heures de cours dans lesquelles ils s’ennuient divinement. J’étais moi aussi une « cancre » mais j’avais l’incroyable optimisme des bons élèves et je faisais semblant de tout comprendre pour qu’on me laisse apprendre. Combien de jeudis après-midis passés devant les énoncés des problèmes de maths, j’ai encore le goût du bout du crayon sucé dans la bouche, à penser à autre chose de bien plus intéressant : les photos des idoles de l’époque collées devant mon bureau improvisé dans la cage d’escalier du grenier…

Les méthodes exposées dans le livre sont pleines d’humanité et très efficaces mais je suis encore plus cancre que lui car je suis incapable de retenir plus de deux phrases d’un auteur, quelques débuts de poèmes font parfois de l’effet auprès des élèves : « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans », « Pour l’enfant amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit, Ah que le monde est grand à la lueur des lampes, Aux yeux du souvenir que le monde est petit »… Mais retenir des pages entières de Montesquieu, de Rousseau, de La Bruyère, niet… impossible, ma mémoire est une passoire.

J’aimerais transmettre le savoir comme lui ! Je file en lire un peu plus, et retiendrais son ode à la lecture qui sauve de tout… encore faut-il donner le goût de lire !

samedi 24 mai 2008

Passe ton Bach d'abord

Les 7 et 8 juin 2008, l' Ensemble Baroque de la "ville rose" se produira dans divers lieux de Toulouse.
C'est une très belle programmation et une organisation impeccable. Pour en voir le programme cliquez sur le lien du titre.

mardi 20 mai 2008

Concerto grosso. Charles Avison

Entendu sur France Musique aujourd'hui. C'est magnifique.

jeudi 15 mai 2008

L'été meurtrier

Revu "L'été meurtrier" de Jean Becker, adapté du beau roman de Sébastien Japrisot. Magnifique Isabelle Adjani, et adorable et regrettée Suzanne Flon. La falaise de Lioux est toute proche (3 kilomètres environ à pied) de ce paysage provençal .

samedi 10 mai 2008

Au fil de l'eau

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Si la musique était libre de droits j'aurais ajouté :

Concerto pour piano et orchestre de Maurice Ravel : Adagio assai

vendredi 9 mai 2008

Piégée par le compteur !!!

J'ai supprimé le compteur que j'avais ajouté et qui hélas n'existe pas sur blogger. J'ai constaté aujourd'hui qu'il amenait des publicités et ralentissait l'accès au blog. J'avais lu des messages qui indiquaient ce problème. Je vous préviens pour que vous ne fassiez pas la même erreur.
C'était bien amusant pourtant de voir le nombre de visiteurs !!!

jeudi 8 mai 2008

Allégeance

L'Isle-sur-la-Sorgue


Allégeance

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima.

Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L’espace qu’il parcourt est ma fidélité. Il desssine l’espoir et léger l’éconduit. Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s’inscrit son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas ?

La Fontaine narrative (1947) in Fureur et Mystère.


René Char a dû se promener dans les rues de sa ville L'Isle-sur-la-Sorgue et s'inspirer de celle-ci pour écrire ce superbe poème.


mercredi 7 mai 2008

Ensemble Polymnie



Je suis particulièrement concernée par cet ensemble instrumental car mon fils est premier violon. L'orchestre compte 10 musiciens professionnels et amateurs, dirigés par Marie-Monique Popesco. Aux violons : Matthieu Parneix-Françoise Rosier- Françoise Jeudi-Riboulet. A la flûte : Nicolas Momper. Altos : Anne Marie Amet- François Chapeau. Violoncelle : Catherine Duchet. Contrebasse : Jérôme Rabaud. Clavecin : Odile Tapie.

Créé en 2000 l'Ensemble Polymnie donne régulièrement des concerts dans la Haute-Vienne (Limoges, Bussière-Boffy, Saint-Méard, Saint-Maurice-les-Brousses, Bersac-sur-Rivalier, Panazol...)

La musique baroque est régulièrement interprétée par l'orchestre qui met à son programme des compositeurs célèbres du XVIIIème : Haendel, Haydn, Corelli, Vivaldi.... dans des formes variées : concerti grossi, trios, concerto pour violon, sonates...

C'est un excellent orchestre dont j'ai mis un extrait que vous pouvez écouter dans la vidéo de Limoges qui a fait l'objet d'un article sur ce blog.

L'orchestre se produira le vendredi 6 juin à Ozanam, le 7 juin à Saint-Laurent-Sur-Gorre et le 8 à Saint-Maurice-les- Brousses. Je vous rappellerai ces rendez-vous et leurs horaires en temps voulu.

lundi 5 mai 2008

Référencer son site Internet

Je passe mon temps à chercher comment avoir ENCORE plus de lecteurs !!! On me dit de trouver des titres accrocheurs et pour le reste je n'y comprends rien.
Je tente donc le coup avec ce titre, si vous passez par là je n'ai rien à offrir comme explication mais c'est juste pour voir si le titre joue un rôle aussi important.
Laissez-moi un petit message si vous passez par là grâce à ce titre !!!
Amitiés
Racine

vendredi 2 mai 2008

Générique

Générique de "Mulholland Drive". En le plaçant sur ce blog j'éviterai d'ouvrir Youtube pour l'écouter.
J'aime cette danse et l'apparition du visage de Naomie Watts.

Terrifiant

Je lis ce livre en ce moment. Je vous en conseille la lecture et ne mets pas de commentaire puisqu'ils ont été rédigés dans le lien vers lequel vous êtes dirigés.
C'est passionnant et efficace. Je n'avais pas accroché à Millénium, là je suis conquise.

jeudi 1 mai 2008

Limoges en musique : Ensemble Polymnie

Diaporama sur Limoges sur une musique de Vivaldi interprétée par l'Ensemble Polymnie.
Cet ensemble est constitué de musiciens amateurs et professionnels qui jouent le répertoire classique dans l'ensemble de la Région Limousin. Ils sont excellents !

lundi 28 avril 2008

Le collier de la Reine Acte 3

"Le 1er août les 400 000 livres d’acompte doivent être versés aux joailliers. L’aventurière invente une nouvelle histoire et leur annonce que la Reine trouve le prix trop élevé et demande une réduction de 200 000 livres sinon elle renverra le collier. Les joailliers déclarent être d’accord mais écrivent une lettre à Marie-Antoinette dans laquelle ils lui déclarent accepter la réduction. La lettre est remise le 12 juillet. La Reine ne comprend rien à ce courrier et le jette au feu.

Le 1er août approche, Boehmer veut son argent. Mme de la Motte leur révèle alors que les signatures sont fausses et que le cardinal de Rohan paiera. Mais les joailliers préfèrent s’adresser à la Reine et l’affaire est ainsi dévoilée.

On accusera plus tard la Reine d’avoir été de connivence avec l’aventurière et le cardinal.

La Reine en appelle au Parlement, le résultat fut qu’on la crut coupable. Elle exigea que le cardinal de Rohan expie pour les autres mais on la soupçonne de vouloir se débarrasser d’un témoin gênant. L’arrestation du cardinal renforce la haine de l’aristocratie contre la Reine.

Mme de la Motte accuse Cagliostro, l’aventurier Italien, adepte de l’occultisme et ami du cardinal. Elle explique sa soudaine richesse par le fait qu’elle aurait été la maîtresse du cardinal.

Tous évitent de charger la Reine mais partout on chuchote. Le 31 mai le jugement est rendu, la foule afflue devant le palais de justice, les 19 représentants des familles Rohan, Soubise et de la maison de Lorraine font la haie en vêtements de deuil au passage des 64 juges qui savent à l’avance que tout el pays compte sur l’acquittement du cardinal.

Le jugement dure 16 heures. Le cardinal est acquitté par 16 voix contre 22 « sans aucun blâme », de même que Cagliostro et Oliva. Mme de la motte est condamnée à être fustigée par le bourreau, marquée au fer rouge et à la détention perpétuelle à la Salpêtrière.

Marie-Antoinette est à partir de ce jour livrée à la haine et à la calomnie. Le Roi bannira le cardinal et exilera Cagliostro tentant de réparer l’honneur de la Reine mais en vain.

A l’exécution de la sentence Mme de la Motte se défend tellement que le sceau du V de Voleuse s’imprime sur sa poitrine au lieu de son épaule, puis elle mordra le bourreau et s’évanouira. La foule s’apitoie sur son sort et la comtesse reçoit d’illustres visites à la Salpêtrière puis réussit à s’évader et gagner l’Angleterre. On accuse à présent la Reine d’avoir sauvé « son amie » !

D’Angleterre Mme de la Motte vend ses Mémoires qui recèlent les mensonges les plus compromettants pour la Reine. Trois ans après l’affaire du collier Marie-Antoinette est considérée comme la femme la plus lascive, la plus dépravée, la plus fourbe, la plus tyrannique de France tandis que Mme de la Motte passe pour une victime innocente. En 1791 elle se jette d’une fenêtre dans un accès de folie…"



Le collier de la Reine Acte 2

"Quelques jours plus tard Mme de la Motte demande au cardinal 50 000 livres de la part de la Reine qui veut, selon elle, les donner à une famille noble. Le cardinal paie. Trois mois plus tard le couple recommence, le cardinal paie toujours et le couple mène la belle vie à Bar-sur-Aube où ils ont acheté une maison.
Un jour arrive à leurs oreilles le fait que deux joailliers de la Cour : Boehmer et Bassenge ont de gros ennuis. Ils ont investi leur argent dans un magnifique collier. Louis XVI pressenti pour l’achat l’avait refusé pour l’énormité de son prix.
Les joailliers s’adressent à Mme de la Motte qui raconte au cardinal de Rohan que Marie-Antoinette veut acheter un joyau précieux en cachette de son mari et qu’elle souhaite le faire par son entremise discrète. Le 29 janvier 1785 le cardinal achète le collier payable en deux ans par échéances de six mois. Le cardinal regimbe car la somme est énorme et demande un document signé par la Reine. Pas de problème, un faux secrétaire du nom de Réaux signe une lettre de « Marie-Antoinette de France ». S’il était moins dupe le cardinal aurait reconnu dans cette signature l’œuvre d’un faussaire car une reine ne signe que par son prénom.
Le 1er février le cardinal reçoit le collier qu’il confie à Mme de la Motte qui le remet sous ses yeux au fidèle secrétaire de la Reine, Réaux !!!
Quelques jours plus tard un bijoutier se présente à la police et dénonce un certain Rétaux de Villette qui offre des diamants à des prix si bas qu’ils doivent avoir été volés. Réteaux est convoqué et révèle qu’il tient le collier de la comtesse de la Motte-Valois qui l’a chargé de les vendre. Il est relâché et Mme de la motte envoie son mari à Londres pour vendre les diamants qu’elle a pris soin de détacher du collier. Les diamants sont vendus et la comtesse dispose de cette fortune inattendue. Elle utilise le tout en achat de voitures, laquais, tapis, lit, objets précieux qui partent à Bar-sur-Aube où jamais l’on ne vit pareille richesse. Mais le cardinal s’attendait à voir le précieux joyau au cou de la Reine avec un signe de reconnaissance…"

Le collier de la Reine Acte 1

J'ai résumé l'affaire du collier de la Reine dans "Marie-Antoinette" de Stefan Zweig. L'affaire est tellement complexe que j'en diffuse le résumé en actes pour en faciliter la lecture.

"Jeanne (de Valois) est une enfant abandonnée, fille de Jacques de Saint-Rémy, braconnier et descendant des Valois. Elle est recueillie par la marquise de Boulainvilliers qui lui paie des études.
Reçue au château de Saverne par le cardinal de Rohan elle obtient pour son mari un brevet de capitaine dans un régiment de dragons et le paiement de ses dettes. Son époux s’attribue le titre de comte et Jeanne se dote du nom de Comtesse de Valois de La Motte.
Le « comte » et la « comtesse » arrivent à Paris et persuadent les usuriers qu’ils ont des droits à faire valoir sur d’immenses propriétés, on leur prête de l’argent.
Pour que la Reine Marie-Antoinette la remarque Jeanne de La Motte se poste dans l’antichambre de Mme Elisabeth et feint un malaise, elle s’évanouit. Son mari explique alors que la dureté de son enfance est la cause de cette faiblesse. On leur accorde 200 livres et une pension. Jeanne recommence par deux fois mais, dans la Galerie des Glaces, Marie-Antoinette ne la remarque pas.
Le couple poursuit ses escroqueries. Ils tiennent une dupe : le cardinal de Rohan, membre de l’Académie Française et Grand Aumônier. Le cardinal est sous l’emprise de Gagliostro qui s’est installé au château de Saverne. Cagliostro apprend à Mme de la Motte que le cardinal veut devenir ministre mais qu’il se heurte à l’hostilité de la Reine.
Dès avril 1784 la comtesse fait croire au cardinal qu’elle est l’amie de la Reine. Elle se fait même écrire de fausses lettres prouvant cette affection. Puis elle demande au cardinal d’écrire une lettre à la Reine, elle servira d’intermédiaire. Une fausse réponse est suivie d’échanges de lettres tout aussi fausses. Mais pour que le cardinal se croit réellement honoré on introduit une fausse reine du nom de Nicole, plus tard baronne d’Oliva, récupérée au Palais Royal. Le 11 août « l’obligeante hétaïre » suit la comtesse de la Motte à Versailles, elle a revêtu une robe de mousseline à pois. Il fait nuit. La fausse reine prononce ces paroles : « Vous pouvez espérer que le passé sera oublié ». Le cardinal est aux anges."

mercredi 23 avril 2008

vendredi 4 avril 2008

Sébastien Castellion

« Conscience contre violence ou Castellion contre Calvin » de Stefan Zweig.

Stefan Zweig finit de rédiger ce texte en 1936 en pleine montée du nazisme. Il montre comment Calvin réussit à transformer Genève, ville pleine de vie avant son arrivée, en une ville morte et cruelle. Instillant son idéologie à travers ses écrits et refusant toute contradiction Calvin part en croisade au nom de la foi et d’une lecture intégriste de la Bible contre tous ses détracteurs.
« A partir du moment où cet homme sec et dur, enveloppé dans sa robe noire et flottante de prêtre, passe la porte de Cornavin, commence l’une des expériences les plus remarquables de tous les temps ; il s’agit de transformer un Etat comptant d’innombrables cellules vivantes en un raide mécanisme, des milliers d’individus avec leurs sentiments et leurs croyances en un système rigide et unique. C’est la première tentative d’uniformisation absolue de tout un peuple qui est entreprise ici, au milieu de l’Europe, au nom d’une idée. Avec une rigueur méthodique, une logique grandiose, Calvin passe à l’exécution de son rêve audacieux : faire de Genève le premier Etat de Dieu sur terre, une communauté se différenciant des autres, sans corruption ni désordre, sans péchés ni vices, la vraie, la nouvelle Jérusalem, d’’où doit sortir le salut du monde… »

Calvin exercera sa dictature spirituelle pendant 25 ans faisant brûler vif en 1543 Michel Servet qui mettait en doute la question de la Trinité. Indigné Sébastien Castellion (1515-1563), rédige Contra libellum Calvini et prend le risque de s’opposer à Calvin. Ce dernier poursuit Castellion, lui interdit d’écrire et l’aurait fait assassiner si la mort n’avait emporté l’humaniste le 29 décembre 1563, à l’âge de 48 ans « arraché par la bonté de Dieu aux griffes de ses adversaires », selon l’expression d’un de ses amis.
« Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme » écrivait Castellion.

mercredi 19 mars 2008

Bretagne



Titre de l'album (musique) : Sea and field, téléchargeable sur Jamendo (musique libre de droits)

dimanche 16 mars 2008

Bon à savoir !

-

- Lisbeth, comment peux-tu quasiment piloter son ordinateur ?

- C’est une petite invention que mon collègue Plague a fabriquée. Wennerström travaille sur un IBM portable aussi bien chez lui qu’à son bureau. Cela veut dire que toute l’information se trouve sur un seul disque dur. Il a le câble chez lui. Plague a inventé une sorte de manchon qu’on connecte au câble proprement dit et que je teste actuellement pour lui ; tout ce que Wennerström voit est enregistré par le manchon qui envoie l’information à un serveur quelque part.

- Il n’a pas de pare-feu ?

Lisbeth sourit.

- Si si, il a un pare-feu. Mais l’idée générale est que le manchon fonctionne comme une sorte de pare-feu. Ca prend un petit moment de pirater de cette façon. Disons que Wennerström reçoit un e-mail ; celui-ci arrive d’abord dans le manchon de Plague et nous on peut le lire avant même qu’il ait franchi son pare-feu. L’astuce, alors, c’est que le mail est réécrit, et qu’on a injecté quelques octets d’un code source. L’opération se répète chaque fois qu’il télécharge quelque chose sur son ordinateur. Ca marche encore mieux avec des images. Il surfe énormément sur le Net. Chaque fois qu’il importe une photo porno ou qu’il ouvre un nouveau site, nous rajoutons quelques lignes de ce code. Au bout d’un certain temps, quelques heures ou jours selon l’utilisation qu’il fait de l’ordinateur, Wennerström a téléchargé un programme entier d’environ trois mégaoctets où les bits s’ajoutent les uns aux autres.

- Et ?

- Quand les derniers bits sont en place, le programme est intégré à son ordinateur Internet. Il a l’impression que son ordinateur bogue et il est obligé de redémarrer. Au moment du redémarrage, c’est un tout nouveau programme qui se charge. Il utilise Microsoft Internet Explorer. La prochaine fois qu’il démarre Explorer, il démarre en fait un tout autre programme, qui est invisible dans son portable et qui ressemble à Explorer et fonctionne comme Explorer, mais qui fait aussi un tas d’autres choses. D’abord il s’empare de son pare-feu et veille à ce que tout ait l’air de fonctionner. Ensuite, il commence à scanner l’ordinateur et envoie des bits d’information chaque fois que Wennerström clique sur sa souris en surfant. Au bout d’un moment, encore une fois selon le temps qu’il passe à surfer, nous avons accumulé un miroir complet du contenu de son disque dur sur un serveur quelque part.(…)

- (…) Quand la structure est prête, Wennerström a deux disques durs, un dans sa propre bécane et un sur notre serveur. La fois d’après, quand il démarre son ordinateur, il démarre en réalité l’ordinateur miroir. (…)

>Millenium 1.Les hommes qui n’aimaient pas les femmes. Stieg Larsson. Editions Actes noirs

Voilà ce que j'ai retenu de ce livre que je trouvais poussif au début et qui vers la fin a commencé à m'intéresser. J'ai noté ce passage car il peut tous nous concerner.



samedi 15 mars 2008

Une autre lecture de Proust.

« Je l’avoue en effet : les passages que j’aime le moins, chez Proust, ceux que je relis avec le moins de curiosité, ce sont ces résurrections qui émergent, précisément, de sa « seconde mémoire » - à commencer par l’histoire de la madeleine, qui m’a toujours fait penser à une « narration » de classe de troisième (« Tout Combray (…) est sorti de ma tasse de thé », c’est faible, comme dernière phrase ; ces évocations d’impression, à propos des noms de lieux, d’habitudes domestiques, de changements de saisons ; ces découvertes désabusées d’endroits familiers devenus rétrécis et méconnaissable quand on y retourne après un long temps ; ces amalgames d’un nom et d’une image, d’un sentiment et d’une circonstance, d’un bruit de calorifère et d’une période de la vie, d’une odeur et du souvenir d’un grand amour –oui, tout cela est vrai, tout cela nous arrive, mais il faut bien le dire, n’a guère d’intérêt que pour nous-mêmes. Parfois on ne voit vraiment pas pour quelle raison, en dehors de celle que cela lui est arrivé à lui, Proust s’étend longuement sur certaines choses.

Et que l’on me comprenne bien : c’est la chose qui m’ennuie, et non pas la longueur ; car si l’on appelle brièveté le fait de ne rien écrire qui n’exprime une nouvelle idée, le style de Proust est en général un des plus rapide qui soient, sauf, précisément, dans les passages qu’il croyait, lui, les plus lyriques. (…)

Extrait de « Sur Proust » de Jean-François Revel publié avec « Pourquoi des philosophes, La Cabale des Dévots, Contrecensures, Descartes inutile et incertain » dans la collection Robert Laffont.

L’analyse de Jean-François Revel sur Proust est passionnante et je vous en recommande la lecture. C’est extrêmement intelligent, c’est une autre lecture de Proust qui nous est offerte.

vendredi 14 mars 2008

C'est le printemps !


En plein centre ville aujourd'hui !

mardi 11 mars 2008

Ella

J'adore cette chanson !!!

mercredi 5 mars 2008

Proust et Giotto



« Enfin il y avait des jours où nous ne nous contentions pas avec ma mère des musées et des églises de Venise et c’est ainsi qu’une fois où le temps était particulièrement beau, pour revoir ces « Vices » et ces « Vertus » dont M. Swann m’avait donné les reproductions, probablement accrochées encore dans la salle d’études de la maison de Combray, nous poussâmes jusqu’à Padoue ; après avoir traversé en plein soleil le jardin de l’Arena, j’entrai dans la chapelle des Giotto où la voûte entière et le fond des fresques sont si bleus qu’il semble que la radieuse journée ait passé le seuil elle aussi avec le visiteur, et soit venue un instant mettre à l’ombre et au frais son ciel pur, son ciel pur à peine un peu plus foncé d’être débarrassé des dorures de la lumière, comme en ces courts répits dont s’interrompent les plus beaux jours, quand, sans qu’on ait vu aucun nuage, le soleil ayant tourné ailleurs son regard pour un moment, l’azur, plus doux encore s’assombrit.

Dans ce ciel transporté sur la pierre bleuie volaient des anges que je voyais pour la première fois, car M. Swann ne m’avait donné de reproductions que des Vertus et des Vices, et non des fresques qui retracent l’histoire de la Vierge et du Christ. Hé bien, dans le vol des anges, je retrouvais la même impression d’action effective, littéralement réelle, que m’avaient donnée les gestes de la Charité ou de l’Envie. Avec tant de ferveur céleste, ou au moins de sagesse et d’application enfantines, qu’ils rapprochent leurs petites mains, les anges sont représentés à l’Arena, mais comme des volatiles d’une espèce particulière ayant existé réellement, ayant dû figurer dans l’histoire naturelle des temps bibliques et évangéliques. Ce sont de petits êtres qui ne manquent pas de voltiger devant les saints quand ceux-ci se promènent ; il y en a toujours quelques-uns de lâchés au-dessus d’eux, et comme ce sont des créatures réelles et effectivement volantes, on les voit s’élever, décrivant des courbes, mettant la plus grande aisance à exécuter des « loopings », fondant vers le sol la tête en bas à grand renfort d’ailes qui leur permettent de se maintenir dans des positions contraires aux lois de la pesanteur, et ils font beaucoup plus penser à une variété disparue d’oiseaux ou à de jeunes élèves de Garros s’exerçant au vol plané, qu’aux anges de l’art de la Renaissance et des époques suivantes, dont les ailes ne sont plus que des emblèmes et dont le maintien est habituellement le même que celui de personnages célestes qui ne seraient pas ailés (…). »

A la recherche du Temps Perdu

Relu dans Voyager avec Marcel Proust, le passage évoque sa visite des fresques de l'Arena à Padoue


dimanche 2 mars 2008

Clin d'oeil

Deuxième essai et clin d'oeil à une amie.

Très belle vidéo d'élèves en cours d'Espagnol

Premier essai d'insertion de vidéos Youtube sur ce blog, ça marche !!! Cette vidéo d'élèves est très réussie. Je l'ai trouvée sur : La femme digitale

samedi 1 mars 2008

Vue de Delft

« Il passa devant plusieurs tableaux et eut l’impression de la sècheresse et de l’inutilité d’un art si factice, et qui ne valait pas les courants d’air et de soleil d’un palazzo de Venise ou d’une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Ver Meer qu’il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu’il connaissait, mais où, grâce à l’article du critique il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune (…). « C’est ainsi que j’aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune (…) ». Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l’un des plateaux, sa propre vie, tandis que l’autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. (…)

Il se répétait : « Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune. » Cependant il s’abattit sur un canapé circulaire. (…) Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? Certes les expériences spirites pas plus que les dogmes religieux n’apportent de preuve que l’âme subsiste. Ce qu’on peut dire, c’est que tout se passe dans notre vie comme si nous entrions avec le faix d’obligations contractées dans une vie antérieure ; il n’y a aucune raison dans nos conditions de vie sur cette terre pour que nous croyions obligés à faire le bien, à être délicats, même à être polis, ni pour l’artiste athée à ce qu’il se croie obligé de recommencer vingt fois un morceau dont l’admiration qu’il excitera importera peu à son corps mangé par les vers, comme le pan de mur jaune que peignit avec tant de science et de raffinement un artiste à jamais inconnu, à peine identifié sous le nom de Ver Meer. »

« A la Recherche du temps perdu »



La chambre de Marcel Proust entre 1919 et 1922
44, rue Hamelin, Paris 16e.

Photo trouvée dans le livre Voyager avec Marcel Proust collection Mille et un voyages.

Ce livre est très intéressant, on peut connaître tous les lieux dans lesquels Proust a séjourné, et lire les lettres qu'il envoyait à son grand-père, à ses amis, à sa mère... Retrouver des passages de La Recherche du temps perdu...

De nombreux passages extraits de Jean Santeuil.


vendredi 29 février 2008

Coup de théâtre

Entendu en sortant du CDI avec ma pile de livres Les Fourberies de Scapin (oui, oui... encore !)

à la cantonade
" Eh oui ! On va lire Plus Belle la vie au 17 ème siècle"


Petit effronté !!!!

mercredi 27 février 2008

Anecdote

Vendredi, avant le début des vacances de février, cours réussi. Me voilà satisfaite pour les vacances…

Nous étudions les Fourberies de Scapin. C’était le premier cours et pour que mes élèves puissent reconnaître les personnages j’avais distribué des photos dans des mises en scène différentes. Ils devaient noter, avec la liste des personnages, les noms de Scapin, Argante, Géronte, Octave, Léandre, Hyacinthe, Zerbinette à côté des photos. Tout se passe bien.

Ils me demandent ensuite s’ils peuvent jouer les 3 premières scènes sans les avoir lues. J’accepte, ils choisissent leurs rôles et jouent avec un plaisir évident et sans trop d’erreurs. Ils sont ravis et disent même à la fin : « On adore cette pièce ! C’est génial », mots qui pour tout professeur bien constitué sont les mots les plus agréables qui soient.

Retour des vacances, je leur donne à lire l’acte I et leur demande de résumer l’histoire. Horreur ! En lisant derrière eux les copies...Seules 2 élèves avaient compris. Ils avaient, m’ont-ils dit, joué sans comprendre !

Comment ont-ils réussi, je l’ignore mais je n’ai plus qu’à montrer, en correction, la pièce jouée par des acteurs…

dimanche 24 février 2008

Montaigne de Stefan Zweig

« (…) En de telles époques où les valeurs les plus hautes de la vie, où notre paix, notre indépendance, notre droit inné, tout ce qui rend notre existence plus pure, plus belle, tout ce qui la justifie, est sacrifié au démon qui habite une douzaine de fanatiques et d’idéologues, tous les problèmes de l’homme qui ne veut pas que son époque l’empêche d’être humain se résument à une seule question : comment rester libre ? Comment préserver l’incorruptible clarté de son esprit devant toutes les menaces et les dangers de la frénésie partisane, comment garder intacte l’humanité du cœur au milieu de la bestialité ? Comment échapper aux exigences tyranniques que veulent m’imposer contre ma volonté l’Etat, l’Eglise ou la politique ? Comment protéger cette partie unique de mon moi contre la soumission aux règles et aux mesures dictées du dehors ? Comment sauvegarder mon âme la plus profonde et sa matière qui n’appartient qu’à moi, mon corps, ma santé, mes pensées, mes sentiments, du danger d’être sacrifié à la folie des autres, à des intérêts qui ne sont pas les miens ?

C’est à cette question et à elle seule que Montaigne a consacré sa vie et sa force. C’est pour l’amour de cette liberté qu’il s’est observé lui-même, surveillé, éprouvé et blâmé à chacun de ses mouvements et chacune de ses sensations. Et cette quête qu’il entreprend pour sauver son âme, pour sauver sa liberté à un moment de servilité universelle devant les idéologies et les partis, nous le rend aujourd’hui plus fraternellement proche qu’aucun autre artiste. Si nous l’honorons et l’aimons plus que tout autre, c’est qu’il s’est adonné comme personne d’autre au plus sublime art de vivre : « rester soi-même ». »

Stefan Zweig écrit Montaigne à Pétropolis au Brésil peu de temps avant son suicide le 23 février 1942. Il notait dans sa lettre d’adieu :

« Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit. Moi, par trop impatient, je les précède ».

Hier mes deux amies m’ont "élevée", l’une en me racontant sa visite du Château de Montaigne et sa lecture de ce Montaigne, l’autre en me faisant partager son univers intellectuellement exceptionnel.

Les Essais débutent par un récit dans lequel Montaigne évoque Limoges et le siège de 1370.

"La plus commune façon d'amollir les coeurs de ceux qu'on a offensés, lorsqu'ayant la vengeance en main, ils nous tiennent à leur merci, c'est de les émouvoir par soumission, à commisération et à pitié : Toutefois, la braverie, la constance et la résolution, moyens tout contraires, ont quelquefois servi à ce même effet.

Edouard Prince de Galles, celui qui régenta si longtemps notre Guienne : personnage duquel les conditions et la fortune ont beaucoup de notables parties de grandeur ; ayant été bien fort offensé par les Limosins, et prenant leur ville par force, ne put être arrêté par les cris du peuple, et des femmes, et enfants abandonnés à la boucherie, lui criant merci, et se jetant à ses pieds : jusqu'à ce que passant toujours outre dans la ville, il aperçut trois gentilshommes Français, qui d'une hardiesse incroyable soutenaient seuls l'effort de son armée victorieuse.

La considération et le respect d'une si notable vertu reboucha premièrement la pointe de sa colère : et commença par ces trois, à faire miséricorde à tous les autres habitants de la ville. (...)"






samedi 23 février 2008

Dédicace Michel Taubmann



Michel Taubmann auteur de L'affaire Guingouin a accepté que je dépose sa photo sur mon blog. J'achète tous ses ouvrages car il a eu le courage de publier en 1994 le livre capital cité plus haut dans lequel on découvrait le sort fait après la guerre au Premier Maquisard de France.
En lien une discussion très intéressante sur le livre dans le cadre des réunions du Cercle Gramsci

Depuis la parution du livre de Taubmann je n'ai plus lu l'Histoire de la même manière, j'ai appris que l'on pouvait occulter la mémoire d'une région et détruire un homme par le silence et le mensonge. Aujourd'hui la Mémoire de Georges Guingouin a été partiellement réhabilitée grâce à cet homme courageux et discret.

Je l'ai rencontré aujourd'hui pour la parution de son livre "La bombe et le Coran".

vendredi 22 février 2008

Paysage aimé

La Petite Princesse


Toutes les petites filles qui n'ont pas de papa devraient lire ce livre qui, quand je l'ai lu à 5 ans, m'a aidée à grandir.
Je me suis reconnue dans cette pauvre petite qui, dans ce pensionnat tenu par de très méchantes personnes, attendait l'hypothétique retour de celui qui la sauverait.
Le livre a connu des adaptations cinématographiques et télévisuelles qui plaisent beaucoup aux petits.
C'est tout un pan de mon histoire que je livre là, associé à David Copperfield de Dickens, à Sans Famille d'Hector Malot, ce livre est au Panthéon de mon enfance.

mercredi 20 février 2008

Promenades

Je viens de me promener sur les blogs mis en lien grâce au profil.

J'ai pu lire un blog en Portugais et constaté que je n'y comprenais rien et que la barrière de la langue était pour moi un énorme problème sur Internet. Même lire le portugais qui est une langue latine m'est difficile !!! Dès que j'ai vu des Autrichiens, des Japonais, des Suédois, j'ai sauté leurs blogs alors qu'ils avaient les mêmes centres d'intérêt.
Je vais donc être limitée dans mes recherches aux Anglais et aux Français.
Les blogs qui contiennent des photos permettent d'éviter cette incompréhension. C'est peut-être pour cela qu'il y en a autant.

J'ai découvert aujourd'hui, grâce à une liste de profs de Français la série en BD des "Green Manor" de Bodart et Vehlmann, c'est très très bien, graphisme impeccable et petites histoires policières de 3-4 pages chacune avec une fin surprenante.

mardi 19 février 2008

Les cisteurs

Excellente soirée passée sur le forum des cisteurs à qui je dois toute ma formation en informatique.
Nous nous amusons à écrire un roman à plusieurs mains qui a pour titre :"Mystères dans les labours"
Nous nous amusons comme des enfants et les amis cisteurs possèdent la qualité que j'apprécie le plus : le sens de l'humour.

Etonnement

Dans ces premiers pas dans le monde du blog personnel je clique sur les profils des personnes qui ont les mêmes centres d'intérêt que moi.
J'ai découvert en surfant le blog d'un écrivain marcheur

Je le note en lien bien que nous ne nous connaissions pas, il fait le voyage de Saint-Jacques de Compostelle à partir de Digne-les-Bains et a mis de très belles photos.
Je n'aime pas les voyages mais j'aime que l'on me raconte des voyages et j'aime rêver sur les photos et les cartes. J'ai laissé un commentaire pour l'encourager dans sa démarche mais je suis très étonnée qu'il n'y ait pas plus de commentaires sur son blog. Si lui, dont la démarche est active, qui met de belles photos sur son site et laisse des commentaires plein d'humanité sur son expérience, si lui n'est pas lu alors qui me lira !!!

Je vis ce blog comme une aventure très intéressante que je vais analyser et dont je pourrais parler avec Isabelle Juppé dont le livre : "La femme digitale" analyse le rapport des femmes au monde des nouvelles technologies. J'ai mis son site en lien permanent. Sa démarche est très intelligente et j'apprécie ce sujet de réflexion.

Je repars en quête de nouveaux trésors !

Frustration

Tenir un blog est finalement très frustrant, j'attends des commentaires et n'en obtiens aucun. Je peux m'interroger sur l'intérêt de mes billets, qui peuvent-t-ils intéresser ?
Je comprends mieux mes élèves qui tiennent un blog et qui me demandent de mettre un lien vers notre blog de classe. Ils se plaignent de n'être jamais lus ou de n'obtenir que des commentaires évasifs et trop simplistes et espèrent que par le biais du blog de classe ils auront plus de visites.
Je leur dis que je ne veux pas intégrer leurs liens car je n'en ai pas le droit mais je comprends qu'ils soient déçus par ma réponse.
Le blog est un exercice très solitaire. Contrairement aux forums où l'on obtient toujours ou presque une réponse rapide, là c'est comme un pêcheur qui attendrait le poisson devant l'immensité d'un lac et qui le soir rentrerait sans avoir rien pêché.
C'est amusant mais un peu triste.

dimanche 17 février 2008

Le Passage. Jean Reverzy

« Cette histoire commença un après-midi, loin de la mer. Je besognais dans une grande pièce médiocrement meublée d’un bureau, d’un fauteuil, de quelques chaises, d’un divan poisseux de contacts humains et d’une vitrine où luisaient des instruments de verre et de métal. Dehors, au-delà des vitre dépolies, un pâle soleil d’automne et de France. Un à un, des êtres venaient s’asseoir près de moi ; nous parlions à voix basse ; puis ils se levaient pour se dévêtir et s’étendre sur le divan : alors je palpais leur nudité, j’écoutais leur souffle et les pulsations de leur cœur. Pendant qu’ils s’habillaient, je retournais à mon fauteuil pour écrire quelques lignes. Ils me donnaient un peu d’argent, me serraient la main et s’en allaient. Tant bien que mal, pour chacun d’eux j’avais déchiffré une énigme et inscrit ma réponse sur la feuille qu’ils pliaient en quatre et emportaient sans la regarder. »
Le Passage. Jean Reverzy.

J’ai lu et relu ce livre à chaque fois que j’allais mal et il a toujours eu le pouvoir de m’enfoncer davantage pour mieux me permettre ensuite de remonter. C’est ainsi que je me soigne ! La Mouette de Tchekhov, le Journal de Kafka ont le même pouvoir. Je n’analyse pas, je ressens seulement et, après la marée sombre vient la marée claire. C’est ainsi…

Palabaud vit à Tahiti, il souffre d’une grave maladie du foie et revient se faire soigner à Lyon. Le narrateur, médecin, l’accompagne jusqu’à sa mort.

vendredi 15 février 2008

Un jeu passionnant

Je joue à ce jeu qui consiste à cacher et/ou trouver des boites contenant de petits objets qui sont échangés via le site "Sur la piste des cistes". Vous en trouverez l'explication sur la page d'accueil.
C'est un excellent dérivatif à la morosité et à l'ennui, je vous conseille également la visite du Salon de Divertissement dans le forum Newforez, nous nous y retrouverons !!!

Le paradis de la lecture





























Extérieur et intérieur du Paradis de la lecture
où je trouve tous les livres que je recherche.

Un coeur simple. Flaubert

Je ne me lasse pas de relire ce texte publié dans "Trois contes". Félicité est servante chez Madame Aubain. C'est une humble domestique qui s'attache aux enfants de sa maîtresse Paul et Virginie, qui s'attache à son neveu Victor qui meurt au Panama et qui s'attache surtout à Loulou, un perroquet qui devient, plus elle se perfectionne en religion, l'émanation vivante du Saint-Esprit.
Loulou meurt, elle le fait empailler et le vénère comme une sainte relique.

Le Perroquet de Félicité.

" Il s'appelait Loulou. Son corps était vert, le bout de ses ailes roses, son front bleu, et sa gorge dorée.
Mais il avait la fatigante manie de mordre son bâton, s'arrachait les plumes, éparpillait ses ordures, répandait l'eau de sa baignoire ; Mme Aubain qu'il ennuyait, le donna pour toujours à Félicité.
Elle entreprit de l'instruire ; bientôt il répéta : "Charmant garçon ! Serviteur, monsieur ! Je vous salue, Marie !" Il était placé auprès de la porte, et plusieurs s'étonnaient qu'il ne répondît pas au nom de Jacquot, puisque tous les perroquets s'appellent Jacquot. On le comparait à une dinde, à une bûche : autant de coups de poignards pour Félicité ! Etrange obstination de Loulou, ne parlant plus du moment qu'on le regardait ! "

jeudi 14 février 2008

Cristal qui songe. Théodore Sturgeon

J'ai vraiment aimé ce livre dont je vous conseille la lecture. Georges Perec dans "La Vie Mode d'Emploi" y fait allusion et c'est en lisant un travail sur le livre de Perec que je suis arrivée à Sturgeon. Trouver un livre est une véritable chasse au trésor, j'en lis un qui m'entraîne vers un autre et c'est ainsi que je dévalise notre merveilleuse médiathèque. J'habite une ville qui est un paradis pour les lecteurs, notre médiathèque est belle, chaleureuse, neuve et le fond est impressionnant.

Voici les premières phrases :

"L'enfant s'était fait surprendre dans un coin du stade scolaire, alors qu'il se livrait à un acte répugnant ; on l'avait renvoyé chez lui en l'expulsant ignominieusement de l'école. A cette époque, il avait huit ans ; cela faisait plusieurs années qu'il pratiquait ce vice.
En un sens, c'était dommage. Il était gentil ce gosse ; il était même plutôt beau, quoiqu'il n'eût rien d'extraordinaire. Il y avait d'autres enfants, et même certains professeurs auxquels il était plutôt sympathique, mais il y en avait aussi qui ne l'aimaient guère. En tout cas, lorsque son forfait fut connu, tout le monde se ligua contre lui. Il s'appelait Horty (ou plus exactement Horton) ; Horty Bluett. Il devait bien s'attendre à se faire recevoir plutôt fraîchement en rentrant chez lui.
Il ouvrit la porte le plus doucement qu'il put, mais ils l'entendirent quand même. Ils l'empoignèrent par la peau du cou et le déposèrent au beau milieu du salon. Il y resta planté, tout rouge, la tête basse, une de ses chaussettes retombant sur sa cheville, les bras chargés de ses livres de classe et d'un gant de base-ball..."

Bonne lecture.

Le Malentendu. Albert Camus

Jan revient riche d'Afrique en Europe après 20 ans d'absence. Il veut revoir sa mère et sa soeur qui tiennent une auberge et tuent les riches visiteurs et jettent leurs corps dans la rivière. Jan ne se fait pas connaître. Mourra-t-il comme tous les autres ?

"Martha, avec force et impatience.

Et cette maison, en effet, n'est pas la sienne, mais c'est qu'elle n'est celle de personne. Et personne n'y trouvera jamais l'abandon ni la chaleur. S'il avait compris cela plus vite, il se serait épargné et nous aurait évité d'avoir à lui apprendre que cette chambre est faite pour qu'on y dorme et ce monde pour qu'on y meure. Assez maintenant, nous... (On entend au loin le bruit des eaux). Ecoutez, l'eau coule par-dessus le barrage. Venez, mère, et pour l'amour de ce Dieu que vous invoquez quelquefois, finissons-en.

La mère fait un pas vers le lit."

mercredi 13 février 2008

Britannicus

J'ai apprécié ce passage de Britannicus :

"Néron

Excité d'un désir curieux,
Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux,
Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,
Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes :
Belle, sans ornements, dans le simple appareil
D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil,
Que veux-tu ? Je ne sais si cette négligence,
Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence,
Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs
Relevaient de ses yeux les timides douceurs.
Quoi qu'il en soit, ravi d'une si belle vue,
J'ai voulu lui parler et ma voix s'est perdue :
Immobile, saisi d'un long étonnement,
Je l'ai laissé passer dans son appartement.
J'ai passé dans le mien. C'est là que solitaire,
De son image en vain j'ai voulu me distraire :
Trop présente à mes yeux, je croyais lui parler.
(...)
Acte II sc.2"