dimanche 31 août 2008

What a wonderful world

Juste écouter !

Mongolie

Magnifique voyage en Mongolie grâce à l'équipe de Laurent Bignolas et de ce remarquable "Faut pas rêver" diffusé vendredi sur la 3. Enfants rieurs, courses de chevaux, train reliant la Russie à la Chine, nomades dans ces immenses steppes sans arbres, une femme médecin exceptionnelle, des "ninjas" d'une pauvreté extrème recherchant de l'or dans d'anciennes mines abandonnées...
La beauté et la misère de cet immense pays étaient suggérées avec élégance.
Grande émotion devant la vitalité du petit moine de 8 ans orphelin recevant quelques pièces des touristes de passage et offrant à ses petits camarades des bouteilles de soda, leur sourire joyeux...
De nombreux nomades ont été obligés de se sédentariser après les périodes récentes de grand froid suivies de grande sécheresse et se sont installés tout autour d'Oulan-Bator qui réunit un tiers de la population, la plupart vivant misérablement.
Mais oscillant toujours entre le sublime et le pire le film n'a pas sombré dans le misérabilisme et c'est ce qui en fait toute la beauté, le spectateur comprend et a envie de mieux découvrir ce pays.
J'ai appris le sens du mot "Ovoo" (petit clin d'oeil à l'écrivain Frédérick Clément), ce rite qui consiste à lancer des pierres protectrices jusqu'à obtenir des tas qui s'élèvent vers le ciel et dont on fait trois fois le tour en pélerinage.
Beauté du chant diphonique...

lundi 25 août 2008

Vieux outils

 


Cette photo me laisse rêveuse. Passé, métiers oubliés.
Posted by Picasa

jeudi 14 août 2008

Terres lointaines



Tableau arrivé directement dans ma boîte mail et envoyé par une très sympathique lectrice qui tient ses promesses et qui m'a donné quelques impressions de voyage en partage. L'image de cet article est rétrécie par rapport à l'original que j'ai pu admirer en son entier. On aperçoit cependant la maison bleue et tous ces personnages qui l'entourent et ces couleurs qui vont du marron au rouge profond.

Ici, en ce mois d'août, il fait gris et froid mais l'art illumine tout.

Appris en circulant sur le net que Christophe Colomb était enterré à Saint Domingue, je ne le savais pas. Pensé à la colonisation que l'on ne peut plus envisager de la même manière depuis que nous connaissons le sort fait aux autochtones.

Comment font ces artistes pour faire loger autant de personnages dans l'espace réduit du tableau ? Que nous disent-ils ?

lundi 11 août 2008

Albert Camus



« J’ai résumé l’Etranger, il y a très longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort. Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple, il refuse de mentir. Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi, c’est surtout dire plus que ce qui est et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus qu’on ne sent. C’est ce que nous faisons tous, tous les jours, pour simplifier la vie. Meursault, contrairement aux apparences, ne veut pas simplifier la vie. Il dit ce qu’il est, il refuse de masquer ses sentiments et aussitôt la société se sent menacée. On lui demande par exemple de dire qu’il regrette son crime, selon la formule consacrée. Il répond qu’il éprouve à cet égard plus d’ennui que de regret véritable. Et cette nuance le condamne.
Meursault pour moi n’est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d’ombre. Loin d’être privé de toute sensibilité, une passion profonde, parce que tenace, l’anime, la passion de l’absolu et de la vérité. Il s’agit d’une vérité encore négative, la vérité d’être et de sentir, mais sans laquelle nulle conquête sur soi ne sera jamais possible. On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans l’Etranger l’histoire d’un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité. »
Albert Camus. Préface à l’édition américaine.

Ce texte est lumineux et j’avais besoin de le relire. Je suis allée sur la tombe de Camus à Lourmarin et je l’ai trouvée belle avec ses lavandes qui poussent partout. Combien d’hommes cet homme a-t-il aidé à vivre ?

jeudi 7 août 2008

Sur les chemins de Sainte Victoire



Belle promenade dans mon fauteuil en compagnie de Jacqueline de Romilly qui m'a fait parcourir les sentiers de Sainte Victoire. Elle connaît la montagne par coeur, et elle vit à ses pieds. Elle en connaît les saisons, les fleurs, les détours, les odeurs, les couleurs, l'ascension heureuse.
Ce livre exprime la joie de vivre et d'aimer passionnément un lieu. J'ai découvert derrière l'érudite qui a consacré sa vie à l'étude des penseurs grecs, une femme libre, joyeuse et humaine et je la remercie de m'avoir fait partager son amour pour ce superbe joyau que je n'ai fait qu'entrevoir.
J'ai aimé ce passage :
" La solitude est parfois dure à supporter ; elle comporte des coups de cafard, à l'heure où le soleil se couche et où commence une soirée vide. Mais elle dispense tant de joies ! Se lever très tôt à l'aurore et s'en aller, à son gré, à son heure, c'est déjà une joie. Sentir avec intensité tout ce que l'on ressent, parce que l'on s'y donne en entier, c'est une richesse de plus. Poursuivre un même problème, âprement, de toute son attention, et déjeuner à trois heures s'il le faut, c'est une force. Aussi ai-je parfois tendance à penser que - sauf exceptions, naturellement - dans nos vies d'ici-bas, tous les lots sont équivalents. Je veux dire par là qu'un mari, un amant, des enfants sont des sources de hautes joies, mais entraînent aussi des soucis, des inquiétudes pour eux ou à cause d'eux, des espoirs parfois trompés, des déceptions, des absences. Celui qui n'a pas les joies n'a pas non plus les soucis. et, libres d'eux, il peut découvrir, s'il sait y parvenir, d'autres plaisirs sans prix, qui n'appartiennent qu'à lui. La solitude, on peut aussi l'appeler liberté : il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre."

Ce texte peut sembler évoquer un univers un peu austère mais la tension vers l'absolu manifestée dans le livre l'éclaire d'une généreuse couleur.

lundi 4 août 2008

Eblouissement



Emotion esthétique très forte en découvrant au détour de la route qui conduit à la montagne cette merveille naturelle.
J'ai compris la fascination de Cézanne dont j'avais eu la chance de voir les représentations de la Sainte-Victoire exposées au Musée Granet l'année dernière.
Je vais lire "Sur les chemins de la Sainte Victoire" de Jacqueline de Romilly.

Autre lien

samedi 2 août 2008

Un pedigree



Magnifique photo de René Maltête (www.maltete.com) pour ce très beau récit autobiographique de l'enfance et de l'adolescence de Patrick Modiano "chien sans pedigree" comme il le dit de lui. Mère absente de tournages de films en scènes de théâtre, père présent les dimanches accompagnés de drôles de personnages et occupé à des affaires toujours un peu louches, pensionnats stricts et sans vie, et toujours la petite musique présente dans chaque livre. Le texte a l'air simple mais m'a marquée de manière indélébile et permet de se rapprocher un peu de ce grand artiste.
Lu également "Dora Bruder" : incontournable.