mercredi 19 mars 2008

Bretagne



Titre de l'album (musique) : Sea and field, téléchargeable sur Jamendo (musique libre de droits)

dimanche 16 mars 2008

Bon à savoir !

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- Lisbeth, comment peux-tu quasiment piloter son ordinateur ?

- C’est une petite invention que mon collègue Plague a fabriquée. Wennerström travaille sur un IBM portable aussi bien chez lui qu’à son bureau. Cela veut dire que toute l’information se trouve sur un seul disque dur. Il a le câble chez lui. Plague a inventé une sorte de manchon qu’on connecte au câble proprement dit et que je teste actuellement pour lui ; tout ce que Wennerström voit est enregistré par le manchon qui envoie l’information à un serveur quelque part.

- Il n’a pas de pare-feu ?

Lisbeth sourit.

- Si si, il a un pare-feu. Mais l’idée générale est que le manchon fonctionne comme une sorte de pare-feu. Ca prend un petit moment de pirater de cette façon. Disons que Wennerström reçoit un e-mail ; celui-ci arrive d’abord dans le manchon de Plague et nous on peut le lire avant même qu’il ait franchi son pare-feu. L’astuce, alors, c’est que le mail est réécrit, et qu’on a injecté quelques octets d’un code source. L’opération se répète chaque fois qu’il télécharge quelque chose sur son ordinateur. Ca marche encore mieux avec des images. Il surfe énormément sur le Net. Chaque fois qu’il importe une photo porno ou qu’il ouvre un nouveau site, nous rajoutons quelques lignes de ce code. Au bout d’un certain temps, quelques heures ou jours selon l’utilisation qu’il fait de l’ordinateur, Wennerström a téléchargé un programme entier d’environ trois mégaoctets où les bits s’ajoutent les uns aux autres.

- Et ?

- Quand les derniers bits sont en place, le programme est intégré à son ordinateur Internet. Il a l’impression que son ordinateur bogue et il est obligé de redémarrer. Au moment du redémarrage, c’est un tout nouveau programme qui se charge. Il utilise Microsoft Internet Explorer. La prochaine fois qu’il démarre Explorer, il démarre en fait un tout autre programme, qui est invisible dans son portable et qui ressemble à Explorer et fonctionne comme Explorer, mais qui fait aussi un tas d’autres choses. D’abord il s’empare de son pare-feu et veille à ce que tout ait l’air de fonctionner. Ensuite, il commence à scanner l’ordinateur et envoie des bits d’information chaque fois que Wennerström clique sur sa souris en surfant. Au bout d’un moment, encore une fois selon le temps qu’il passe à surfer, nous avons accumulé un miroir complet du contenu de son disque dur sur un serveur quelque part.(…)

- (…) Quand la structure est prête, Wennerström a deux disques durs, un dans sa propre bécane et un sur notre serveur. La fois d’après, quand il démarre son ordinateur, il démarre en réalité l’ordinateur miroir. (…)

>Millenium 1.Les hommes qui n’aimaient pas les femmes. Stieg Larsson. Editions Actes noirs

Voilà ce que j'ai retenu de ce livre que je trouvais poussif au début et qui vers la fin a commencé à m'intéresser. J'ai noté ce passage car il peut tous nous concerner.



samedi 15 mars 2008

Une autre lecture de Proust.

« Je l’avoue en effet : les passages que j’aime le moins, chez Proust, ceux que je relis avec le moins de curiosité, ce sont ces résurrections qui émergent, précisément, de sa « seconde mémoire » - à commencer par l’histoire de la madeleine, qui m’a toujours fait penser à une « narration » de classe de troisième (« Tout Combray (…) est sorti de ma tasse de thé », c’est faible, comme dernière phrase ; ces évocations d’impression, à propos des noms de lieux, d’habitudes domestiques, de changements de saisons ; ces découvertes désabusées d’endroits familiers devenus rétrécis et méconnaissable quand on y retourne après un long temps ; ces amalgames d’un nom et d’une image, d’un sentiment et d’une circonstance, d’un bruit de calorifère et d’une période de la vie, d’une odeur et du souvenir d’un grand amour –oui, tout cela est vrai, tout cela nous arrive, mais il faut bien le dire, n’a guère d’intérêt que pour nous-mêmes. Parfois on ne voit vraiment pas pour quelle raison, en dehors de celle que cela lui est arrivé à lui, Proust s’étend longuement sur certaines choses.

Et que l’on me comprenne bien : c’est la chose qui m’ennuie, et non pas la longueur ; car si l’on appelle brièveté le fait de ne rien écrire qui n’exprime une nouvelle idée, le style de Proust est en général un des plus rapide qui soient, sauf, précisément, dans les passages qu’il croyait, lui, les plus lyriques. (…)

Extrait de « Sur Proust » de Jean-François Revel publié avec « Pourquoi des philosophes, La Cabale des Dévots, Contrecensures, Descartes inutile et incertain » dans la collection Robert Laffont.

L’analyse de Jean-François Revel sur Proust est passionnante et je vous en recommande la lecture. C’est extrêmement intelligent, c’est une autre lecture de Proust qui nous est offerte.

vendredi 14 mars 2008

C'est le printemps !


En plein centre ville aujourd'hui !

mardi 11 mars 2008

Ella

J'adore cette chanson !!!

mercredi 5 mars 2008

Proust et Giotto



« Enfin il y avait des jours où nous ne nous contentions pas avec ma mère des musées et des églises de Venise et c’est ainsi qu’une fois où le temps était particulièrement beau, pour revoir ces « Vices » et ces « Vertus » dont M. Swann m’avait donné les reproductions, probablement accrochées encore dans la salle d’études de la maison de Combray, nous poussâmes jusqu’à Padoue ; après avoir traversé en plein soleil le jardin de l’Arena, j’entrai dans la chapelle des Giotto où la voûte entière et le fond des fresques sont si bleus qu’il semble que la radieuse journée ait passé le seuil elle aussi avec le visiteur, et soit venue un instant mettre à l’ombre et au frais son ciel pur, son ciel pur à peine un peu plus foncé d’être débarrassé des dorures de la lumière, comme en ces courts répits dont s’interrompent les plus beaux jours, quand, sans qu’on ait vu aucun nuage, le soleil ayant tourné ailleurs son regard pour un moment, l’azur, plus doux encore s’assombrit.

Dans ce ciel transporté sur la pierre bleuie volaient des anges que je voyais pour la première fois, car M. Swann ne m’avait donné de reproductions que des Vertus et des Vices, et non des fresques qui retracent l’histoire de la Vierge et du Christ. Hé bien, dans le vol des anges, je retrouvais la même impression d’action effective, littéralement réelle, que m’avaient donnée les gestes de la Charité ou de l’Envie. Avec tant de ferveur céleste, ou au moins de sagesse et d’application enfantines, qu’ils rapprochent leurs petites mains, les anges sont représentés à l’Arena, mais comme des volatiles d’une espèce particulière ayant existé réellement, ayant dû figurer dans l’histoire naturelle des temps bibliques et évangéliques. Ce sont de petits êtres qui ne manquent pas de voltiger devant les saints quand ceux-ci se promènent ; il y en a toujours quelques-uns de lâchés au-dessus d’eux, et comme ce sont des créatures réelles et effectivement volantes, on les voit s’élever, décrivant des courbes, mettant la plus grande aisance à exécuter des « loopings », fondant vers le sol la tête en bas à grand renfort d’ailes qui leur permettent de se maintenir dans des positions contraires aux lois de la pesanteur, et ils font beaucoup plus penser à une variété disparue d’oiseaux ou à de jeunes élèves de Garros s’exerçant au vol plané, qu’aux anges de l’art de la Renaissance et des époques suivantes, dont les ailes ne sont plus que des emblèmes et dont le maintien est habituellement le même que celui de personnages célestes qui ne seraient pas ailés (…). »

A la recherche du Temps Perdu

Relu dans Voyager avec Marcel Proust, le passage évoque sa visite des fresques de l'Arena à Padoue


dimanche 2 mars 2008

Clin d'oeil

Deuxième essai et clin d'oeil à une amie.

Très belle vidéo d'élèves en cours d'Espagnol

Premier essai d'insertion de vidéos Youtube sur ce blog, ça marche !!! Cette vidéo d'élèves est très réussie. Je l'ai trouvée sur : La femme digitale

samedi 1 mars 2008

Vue de Delft

« Il passa devant plusieurs tableaux et eut l’impression de la sècheresse et de l’inutilité d’un art si factice, et qui ne valait pas les courants d’air et de soleil d’un palazzo de Venise ou d’une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Ver Meer qu’il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu’il connaissait, mais où, grâce à l’article du critique il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune (…). « C’est ainsi que j’aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune (…) ». Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l’un des plateaux, sa propre vie, tandis que l’autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. (…)

Il se répétait : « Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune. » Cependant il s’abattit sur un canapé circulaire. (…) Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? Certes les expériences spirites pas plus que les dogmes religieux n’apportent de preuve que l’âme subsiste. Ce qu’on peut dire, c’est que tout se passe dans notre vie comme si nous entrions avec le faix d’obligations contractées dans une vie antérieure ; il n’y a aucune raison dans nos conditions de vie sur cette terre pour que nous croyions obligés à faire le bien, à être délicats, même à être polis, ni pour l’artiste athée à ce qu’il se croie obligé de recommencer vingt fois un morceau dont l’admiration qu’il excitera importera peu à son corps mangé par les vers, comme le pan de mur jaune que peignit avec tant de science et de raffinement un artiste à jamais inconnu, à peine identifié sous le nom de Ver Meer. »

« A la Recherche du temps perdu »



La chambre de Marcel Proust entre 1919 et 1922
44, rue Hamelin, Paris 16e.

Photo trouvée dans le livre Voyager avec Marcel Proust collection Mille et un voyages.

Ce livre est très intéressant, on peut connaître tous les lieux dans lesquels Proust a séjourné, et lire les lettres qu'il envoyait à son grand-père, à ses amis, à sa mère... Retrouver des passages de La Recherche du temps perdu...

De nombreux passages extraits de Jean Santeuil.