mercredi 28 mai 2008

"Chagrin d'école"

Lire les essais de Pennac sur l’école me donne toujours l’impression d’être inspectée par un bon inspecteur ! Je trouve toujours des idées de cours et surtout des manières d’enseigner plus humaines et je me sens toujours coupable de ne pas être la bonne enseignante qui lui ressemblerait ! « Chagrin d’école » raconte son enfance de cancre et la douleur de l’être… Toutes les tactiques des « cancres » y sont recensées et j’y vois clairement les méthodes de mes petits cancres pour passer le temps scolaire et surnager dans toutes ces heures de cours dans lesquelles ils s’ennuient divinement. J’étais moi aussi une « cancre » mais j’avais l’incroyable optimisme des bons élèves et je faisais semblant de tout comprendre pour qu’on me laisse apprendre. Combien de jeudis après-midis passés devant les énoncés des problèmes de maths, j’ai encore le goût du bout du crayon sucé dans la bouche, à penser à autre chose de bien plus intéressant : les photos des idoles de l’époque collées devant mon bureau improvisé dans la cage d’escalier du grenier…

Les méthodes exposées dans le livre sont pleines d’humanité et très efficaces mais je suis encore plus cancre que lui car je suis incapable de retenir plus de deux phrases d’un auteur, quelques débuts de poèmes font parfois de l’effet auprès des élèves : « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans », « Pour l’enfant amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit, Ah que le monde est grand à la lueur des lampes, Aux yeux du souvenir que le monde est petit »… Mais retenir des pages entières de Montesquieu, de Rousseau, de La Bruyère, niet… impossible, ma mémoire est une passoire.

J’aimerais transmettre le savoir comme lui ! Je file en lire un peu plus, et retiendrais son ode à la lecture qui sauve de tout… encore faut-il donner le goût de lire !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Daniel Pennac a un certain succès auprès des élèves avec "La saga Malaussène", mais personnellement je n'aime pas sa façon d'écrire!

Anonyme a dit…

Surtout pas de culpabilité ! Il est si facile de tout exiger des profs. Les élèves et les parents peuvent aussi faire leur part. Chacun doit "donner" de soi pour réussir.
Et donner cours, c'est donner beaucoup plus que ne l'imaginent ceux qui ne l'ont jamais fait, en règle générale.

Racine a dit…

Bonsoir Bernadette, bonsoir Tania
Merci pour vos commentaires, j'aime bien Pennac et j'avais pris plaisir à lire la série des Malaucène sauf le dernier "Monsieur Malaucène" que je n'avais pas aimé du tout.
"Chagrin d'école" n'a rien à voir, c'est un essai sur l'école et c'est un peu"culpabilisant" comme vous le suggérez, Tania, mais je ne suis jamais satisfaite et surtout en fin d'année quand je lis les dernières copies et que j'ai l'impression de n'avoir pas fait progresser les élèves, surtout en orthographe, ça me pousse aussi à me poser des questions sur les modifications à apporter à mes cours et je crois que tous les professeurs sont sur la ligne de crête, toujours un peu inquiets et jamais rassurés.
Racine

Anonyme a dit…

Oui, "Chagrin d'école" est un essai et ne s'adresse pas vraiment à la jeunesse. C'est aussi une sorte d'autobiographie.
Le livre est chez moi, acheté par mon fils cadet, mais je ne l'ai pas encore lu, de peur d'y retrouver le style que je n'aimais pas dans "les oeuvres de littérature de jeunesse". Mais ça vaut peut-être la peine d'essayer!